mercredi 27 août 2008

Which woman on the beach ?

Entre la jaquette du DVD coréen de Woman on the beach (Hong Sang-Soo 2006) ... et l'affiche française du même film... on se dit que l'une des deux trompe nécessairement sur la marchandise. A moins que les différences culturelles changent à ce point les perceptions: ce qui serait vu comme une comédie romantique par le public local pourrait-il se muer sous nos yeux en drame introspectif? Mouais...

Et pourtant, dans la volte-face que se jouent ces deux affiches, il y a une part de l'essence du cinéma d'Hong Sang-Soo: pas tant celui d'un cinéma "doux-amer" que d'un cinéma qui fait du poids de l'hésitation et du plomb de l'indécision sa matière première. Ces deux affiches, elles fonctionnent finalement comme les séquences de La vierge mise à nue par ses célibataires (Hong Sang-Soo 2000) : on a besoin de les voir deux fois pour comprendre, pour comprendre surtout qu'elles peuvent dire la vérité d'un sentiment comme son exact contraire. Dans La vierge... le film paraissait recommencer au bout d'une heure, revenir à son point de départ sauf que les séquences un peu rallongées, un peu raccourcies, jamais dans le bon timing, toujours dans le trop tôt ou le trop tard finissaient par dessiner un film teinté d'une toute autre lumière sentimentale que celle qu'on avait soupçonnée au départ.

Woman on the beach distille la même alchimie, mais sans que l'on détecte le moindre attirail formel. Encore plus fort de parvenir à une telle virtuosité invisible. Scindé en deux, également basé sur la répétition des motifs et des postures, le film coule pourtant de sa plus belle eau sans aucun forçage scénaristique et semble désigner un point de jonction improbable entre un film "au naturel" et un film "à dispositif".

Somme toute, l'affiche idéale de Woman on the beach ne peut être que la superposition des deux.

Déjà parce qu'elle résume mieux l'histoire: celle d'un homme qui voudrait serrer deux femmes dans ses bras tout en ne sentant que la présence d'une seule.

Ensuite et surtout parce que cela rendrait justice à la conjugaison si précieuse du cinéma de Hong Sang-Soo: celle de l'inspiration (au sens de l'inspiration auprès d'une muse, ce que montre l'affiche française) et celle de la respiration du réel (que nous souffle l'affiche coréenne).

vendredi 22 août 2008

Le naufrage d'une utopie

Le vaisseau en déshérence de la Cité des Vele à Scampia où se tient une bonne part de l’action de Gomorra apparaît aux spectateurs du film de Matteo Garrone comme le dernier endroit où ils auraient envie d’habiter. C’est pourtant une œuvre d’architecte, nourrie des théories et des utopies du Mouvement Moderne, la concrétisation d’un fantasme récurrent : le « bâtiment ville verticale et surtout autosuffisante», où (en pure théorie) la rigueur et l’économie de la construction en béton serviraient la densité et l’animation de l’habitat. Il n’est rien de dire que l’usage contredit la théorie et si le bâtiment devait se rattacher à un quelconque manifeste, c’est bien à celle des valeurs de la Camorra : grisaille (toute administrative), vétusté, archaïsme, cruauté et déploiement tentaculaire. Enfanté sous les auspices des architectures métabolistes au Japon et du Monument Continu de Superstudio (1971), le bâtiment n’est au mieux que leur enfant dégénéré, témoignage d’une utopie négative et cruelle.
Pourtant, au-delà de son sujet manifeste, le film interroge aussi, en creux, ce fantasme d’architecte (fou ou naïf, c’est selon) : offrir un bâtiment tellement vaste où la communauté se sentirait tellement bien qu’elle n’aurait même pas besoin d’en sortir. Fantasme généreux à la base, mais fantasme qui se transforme rapidement en cauchemar. Il suffit d’un rien pour qu’un paquebot de béton se transforme en prison démesurée. De la soumission à la réclusion, il n’y a qu’un pas. Voilà pourquoi sans doute ce fantasme latent n’a jamais été clairement formulé par les héros hérauts de l’architecture moderne…
… sauf par Rem Koolhaass dans l’un de ses premiers projets de 1972 : Exodus ou les prisonniers volontaires de l’architecture.
« Cut-up » urbain, assemblage provocateur des contraires, cette proposition lorgne davantage du côté de la fiction que du projet. Voilà l’histoire. Londres subit le même sort que Berlin et un mur saignant la ville en deux est construit en une nuit. Sauf qu’adossé à ce nouveau mur de la honte, viennent s’agréger quantité de bâtiments répondant à la doxa de l’architecture moderne, d’enfants de Le Corbusier, du Bauhaus ou du Constructivisme Russe. Deux métropoles se regardent en chiens de faïence : le Londres « historique » et celle contenue dans cet immense « bâtiment mur linéaire » qui cisaille la ville. Ceux qui choisissent de rejoindre le grand vaisseau moderne savent qu’ils n’en ressortiront pas. Avec ce projet fable, Koolhaas met donc le point sur la part démiurgique et clivante d’une certaine architecture moderne qui somme ceux qu’elle accueille de devoir renoncer à ce qui l’a précédé. Au moins, les Londoniens de l’uchronie koolhaassienne auront-ils eu le choix,…
… ce qui n’est pas exactement le cas des habitants de Scampia. Mais, pour le moins, le film montre quelques bribes de vie dans cette architecture : un mariage sur la coursive du cinquième étage pendant que deux niveaux plus bas. C’est tout le moins d’attraper quelque animation dans une telle démesure. Car ce qui frappe dans la façon de filmer ce bâtiment, c’est cette façon de le présenter comme un grand corps creux et organique, en cela en résonance avec les autres espaces naturels et minéraux du film.
Continuités de matières :
les façades de béton lépreux font écho au grand mur de la carrière de retraitement des ordures. Les marigots des rez-de-chaussée abandonnés s’avèrent d’aussi redoutables terrains de jeux que les plages boueuses pour les apprentis Scarface.
En somme, bien que la Cité des Vele ne doive pas accuser plus de 40 ans d’âge, c’est déjà un fossile immémorial, un fossile qui attend peut-être un projet de « redynamisation » comparable à celui de Koolhass, encore lui, pour le démesuré grand ensemble du Biljmermeer près d’Amterdam en 1986)… mais surtout un fossile qui avale ses propres enfants. On espère que, comme dans un autre conte italien, l’enfant trouvera comment sortir du ventre de la baleine.

jeudi 14 août 2008

Les slogans sont dans la rue

Vu sur une bordure de la promenade plantée du Viaduc des Arts (Bastille-Reuilly), ces mots :
ON VEUT RIEN MAIS TOUT DE SUITE...

Plutôt qu'un éloge de la résignation, je préfère y voir le parfum d'un slogan de 68 revisité par Raymond Devos (voire Jacques Lacan).

Pixels humains (ou du mécanique plaqué sur du numérique)

Des images qui paraissent se ressembler mais qui sont peut-être antithétiques l’une de l’autre. Simple question d’échelle sans doute.

Dans le premier cas, il s’agit de remettre un peu d’humain dans le pixel :

Guillaume Reymond – Space Invaders performance (2007)

Dans le second cas, c’est plutôt de ramener l’humain à l’état de pixel :

Zhang Yimou - Cérémonie d’ouverture Beijing 2008 (pour d'autres images dans le genre, c'est ).

Et entre les deux, rappel de ce réjouissant Shaolin Ping Pong avec ses effets Matrix faits à la main.

Il ne s’agit pas tant de passer de l’humain au pixel ou inversement que de refaire le trajet du numérique au mécanique, laquelle (attention lieu commun !) quand elle est plaquée sur du vivant génère le burlesque.

mercredi 13 août 2008

Future génération (les bébés sont dans la rue)

Papa gaga
Depuis six mois
Déjà. Et Alma a rencontré des copains de son âge mais qui font trois fois sa taille.

mardi 12 août 2008

Les lacs aux oxymores

De lac, il n’y a point dans Lake Tahoe (Fernando Eimbcke 2008)... ... alors qu’il y avait une célèbre séquence au bord du Lac Erie dans Stranger than Paradise (Jim Jarmusch 1984) comme il y avait de longs moments d’attente autour de la Corne d’Or du Bosphore (pour pinailler, pas tout un fait un lac, mais une vaste darse) ...... dans Uzak (Nuri Bilge Ceylan 2003).

Pour autant, le film de Fernando Eimbcke se présente à nous comme le petit frère « estival » de ces deux références « hivernales » qui, chacune en leur temps s’affirmèrent comme parangons du « cinéma indépendant » si ce n’est même « artisanal ». En d’autres termes, la découverte de ces trois films a réveillé le même sentiment chez moi. Non seulement la certitude de croiser un cinéaste, mais surtout un cinéaste qui nous dit non pas que le cinéma, c’est facile, mais plutôt qu’on peut réussir un grand film formaliste avec de tous petits moyens. Trois films dont les quelques traits saillants :

- Scénarios délestés de toute psychologie apparente, mais où les affects se devinent en creux ;
- Plans séquences qui, l’air de rien, parviennent à scénographier le quotidien ;
- Laconisme non seulement des dialogues mais aussi des postures et des attitudes qui finissent par en dire beaucoup plus ;
- Enfin, quelques discrètes touches d’humour (teinté d’absurde) pour alléger comme pour donner du liant à ce coulis cinématographique.
… dessinent au final de réjouissants oxymorons : « ampleur minimaliste », « laconisme parlant », « scénographie invisible ».

Pour mémoire, le plan introductif d’Uzak qui dit si bien un oxymoron de plus : « la présence de l’absence ».

Il y a donc tout cela dans Lake Tahoe et surtout un immense plaisir ressenti devant une nouvelle rencontre de cinéaste, mais quelque part, il y a aussi une interrogation. Est-ce moi qui suis trop analytique ou Eimbcke trop méthodique ? Sans doute un peu des deux, car comme rarement, j’ai eu l’impression de voir les éléments de la réussite (ce fameux sens du laconisme et de la scénographie « qui en disent peu mais en montrent tellement ») exposés noir sur blanc sur l’écran, éléments de réussite incontestables, mais qui au bout d’un moment s’exhibent pour eux-mêmes. Et si, le film, ne nous donnait-il pas en même temps, sa propre recette, en dissociant avec application chacun de ses ingrédients ? En somme, l’impression d’apprécier davantage une collection de pièces détachées (rendues manifestes par ces noirs sonorisés qui segmentent le film) qu’une belle mécanique. Peut-être manque-t-il justement une part d’âpreté que l’on croise chez Jarmusch ou Ceylan, ou alors des moments où le film abandonne ses préceptes pour aller respirer un autre air. Bon, je fais la fine bouche car, en même temps, le film procure un plaisir rare, et donne presque l’envie de se saisir soi-même d’une caméra tant il montre que finalement, on peut réussir du grand cinéma sans avoir besoin de grandes histoires, ni de fantasmes scénographiés, mais que suffit simplement la stimulation d’un regard, un regard palpitant et millimétré à la fois.


C’est sûr. Le film reste vraiment l’un des meilleurs de cet été et son réalisateur l’un des noms découverts cette année. Avec Eimbcke, nous avons rencontré un virtuose discret, un horloger du billard à trois bandes, tant les impacts indirects résonnent avec régularité tout le long du film. Attendons donc ses prochains films en espérant peut-être que sa pellicule humaniste soit un poil moins mécanique et déroge à la cadence qu’elle s’est elle-même imposée.

mardi 5 août 2008

Madeleines de la honte

Poursuite et variation du questionnaire précédent, mais cette fois-ci sur le versant nanars, séries Z, films inavouables et autres moments de cinéma qu’on aurait préféré ne pas avoir vus, mais pourtant inoubliables.
Un "cinéaste" (dont j’ai vu toute la production des années 70 et 80) : Claude Zidi
Un acteur (dont j’ai vu toute la production des années 70 et 80) : Jean-Paul Belmondo
Une rencontre d’acteurs : Bud Spencer et Terence Hill

Dieu pardonne, moi pas (Giuseppe Colizz1 1967) : apparemment, leur premier film ensemble, cette scène est peut-être leur première rencontre. Cela dit, jamais vu.

Des gags (pour lesquels j’ai encore une tendresse coupable) : Le film que Daniel Auteuil veut retirer de sa filmo...

Une révélation : les copains dont les parents étaient profs et qui n’avaient pas le droit de voir les Sous-Doués (Claude Zidi 1980) à la télé, ce qui fait qu’ils ont dû attendre des années avant de le découvrir avec le délicat goût de l’interdit.

Quelqu’un qui finira dans une chanson de Vincent Delerm : Une amie de ma sœur qui aurait dû s’appeler Emmanuelle, mais qui à cause d’un certain film qui venait de sortir, a subi un changement de prénom au dernier moment…

Une histoire d’amour : L’Etudiante (Claude Pinoteau 1988), plus qu’une histoire d’amour, un véritable traité sur l’amour
Un générique, une bande son et une rencontre : Tu appelles ça, l’amour…
Un baiser et une scène d’amour : Plus qu’une scène, une véritable contagion du sentiment amoureux qui nous fait tourner la tête (enfin surtout celle de la caméra) dans tous les sens…

Une grossière erreur de jugement : Fête du cinéma 1989. Entre la séance de Mamma Roma (Pier Paolo Pasolini 1962) et celle d’Amarcord (Federico Fellini 1973), le cinéma Accatone propose Marquis (Henri Xhonneux et Roland Topor), sorte de Téléchat pour adultes sur la réclusion du Marquis de Sade à la Bastille. Echaudé par la crudité des dialogues (mais une crudité toute lettrée), je sors de la salle rouge de honte au bout de vingt minutes, espérant que personne ne saura jamais que j’ai vu (et entendu) un tel film. Comme après coup, mon adolescence me paraît bien puritaine, à mille lieux de celle des héros de Supergrave. De plus, je suis sûr que le film vaut pour sa singularité : marionnettes + dialogues + moralisme de fable voltairienne + esprit visionnaire habité de Topor. Jamais (re)vu depuis.

Une faute de goût impardonnable (mais récemment réparée) : Avoir vu plus de films d’Ozon que d’Ozu.

Un gâchis : Jean-Pierre Rassam + Dino Risi + Gérard Brach + Coluche = Le bon roi Dagobert (1984) plutôt que « bon » : paillard, lourdaud et même gênant (pour un spectateur de onze ans facilement impressionnable, je précise).

Un grand moment de lâcheté : Ciné club de l’Ecole d’Architecture 1992. C’est bien beau de passer Quelques jours de la vie d’Oblomov (Nikita Mikhalkov 1979) ou La planète sauvage (René Laloux 1973) mais ce n’est pas ça qui remplit la salle (plutôt l’amphi où on est si mal assis, excuse commode pour ne pas se rendre aux séances). Pour renflouer les caisses et faire venir les foules, les grands moyens : L’Empire des sens (Nagisa Oshima 1976) que personne, dans l’équipe, n’avait vu. Salle (ou plutôt amphi) effectivement remplie (même des profs qui viennent, ce qui accroît ma gêne) et découverte stupéfaite du film. Remontée de puritanisme (encore !) devant les quelques soupirs, ricanements et réactions stupéfaites de la salle. Je pars me réfugier dans la cabine de projection pour voir la suite du film, ayant peur de devoir rendre des comptes devant le choix du film. Vois la deuxième partie du film depuis la fenêtre du projecteur et avec un son étouffé en me demandant « ce qui va bien pouvoir arriver dans ce film de malade ». Jamais revu depuis.

Une scène qui a éveillé ma libido :

Doit être en partie grâce à ce moment-là que j'ai dû revoir ce Flash Gordon (Mike Hodges 1980) cinq ou six fois.
"Pire film vu de toute ma vie" : phrase entendue à la sortie de l’Arche Russe (Alexandre Sokourov 2002) et qui m’a laissé pantois concernant un tel film. Procès politique tellement évident...
"Pire film vu de toute ma vie" : phrase que je me suis bien gardé de prononcer en sortant d’une salle. A la réflexion, the winner is … Une nuit à l’assemblée nationale (Jean-Pierre Mocky 1988), plus que pénible pochade poujadiste (là encore ça sent le procès politique) qui, à l’époque avait bénéficié d’un lancement ahurissant (trop malin le Jean-Pierre qui avait squatté quantité de couvertures de magazines et de plateaux télé sans montrer le film à personne avant sa sortie).

Un faiseur surestimé : Jean-Pierre Mocky
Une œuvre sous-estimée : Bon allez, je prends mon élan parce que soutenir un truc pareil franchement : Association de malfaiteurs (Claude Zidi 1987). Avec le recul, une comédie « presque à l’italienne » bien dans l’esprit des années 80 et même prémonitoire (Tapie, Kerviel et leurs avatars sont déjà là-dedans…). Ouais, enfin, c’est sûr, ça ? M’avait plu à l’époque mais il faudrait que je le revoie pour oser m’avancer un peu plus…

Un décor : Cette usine
Un film qui m’a peut-être donné le goût de l’urbanisme contemporain: Celui-là

Un somnifère : Hiver 1990. Fin de soirée. Sur Canal, mon premier film porno en clair : Derrière la porte verte 2. Les premières scènes de fesses mettent un temps fou à arriver. On guette le moindre sous-entendu dans les dialogues (inhabituellement fournis pour ce type de film) mais l’ennui gagne. Le lundi, je lis dans Libé, une critique allant dans mon sens mais refaisant l’éloge du premier opus, soi-disant « meilleur porno de l’histoire, influencé par Godard et Pasolini ». Pas vu le 1 depuis mais ce genre d’exégèse pique ma curiosité...

Un choc plastique : Plutôt un choc devant la plastique de Bo Derek découverte à onze ans dans la bande-annonce de Bolero (John Derek 1984) vue avant une séance des Ripoux (Claude Zidi 1984) et qui m’a donné de telles sueurs chaudes. Pour donner une idée, les derniers plans montrent Bo et un éphèbe faisant l’amour dans des fumigènes mauves avec (pour le cas où personne n’aurait compris) le mot « ecstasy » écrit en néons roses derrière. Champion des razzie awards, figurant au gré des fluctuations dans le Bottom 100 d'imdb, inspirateur de la programmation dimanche soir coquin chez M6, programmé plutôt sur la 5 de Berlusconi (c’est là où j’en ai vu 40 minutes avec le son à 1 pour ne pas attirer l’attention parentale), bande annonce visible un temps sur You tube avant d’être retirée (c’est là où j’ai pu la revoir après tant d’années, mais une seule et malheureuse fois, je peux me consoler avec ce misérable extrait), ce film c’est un peu Moby Dick. Fort de plusieurs mythes qui circulent sur lui, je l’ai, en plus de 20 ans de cinéphilie, parfois recroisé mais jamais attrapé.


Un éveil à la cinéphilie grâce à un fort mauvais film : Avoir appris l’existence d’Orson Welles et de son œuvre grâce à « l’hommage » caricatural qu’en fait Michel Serrault dans Les rois du gag (Claude Zidi 1984)… Somme toute, ce genre de passage, ce n’est pas si éloigné de cette si touchante rencontre (et si éloquente quant à la croyance portée dans le cinéma) :


Ed Wood (Tim Burton 1994)

N’espérant pas être le seul à me découvrir de la sorte, je transmets le relais à qui veut passer à l’heure des aveux.


dimanche 3 août 2008

En Chine, impossible d'échapper à la censure ...

... y compris à l'intérieur même du stade olympique, comme l'atteste cette vue intérieure...

... où l'ombre portée des brindilles métalliques du Bird's nest assure le plus parfait black-out sur les exploits des athlètes.

Moralité 1: Si on veut voir quelque chose, il ne faudra pas oublier d'allumer la lumière.

Moralité 2: Que dessinent ces ombres d'un brillant mikado architectural ? Une toile d'araignée ? Un réseau tentaculaire ? Un caviardage géant ? Peut-être autant de métaphores du gouvernement chinois et de son action. Et si, encore une fois, l'architecture (pourtant officielle) traduisait en images et en espaces l'inconscient d'un régime ?